Toulouse (31300) - [ Adultes ] - TABOU DE LA MORT DANS LA SOCIÉTÉ, OMNIPRÉSENCE AU CINÉMA déni de la mort se généralisait en Occident. Ce n'est un paradoxe qu'en apparence : la mort collective est devenue progressivement interdite dans la société et a été externalisée au cinéma.
10H-12H : premier sujet LA MORT AU CINÉMA
« Le fait est qu'il nous est absolument impossible de nous représenter notre propre mort, et toutes les fois que nous l'essayons, nous nous apercevons que nous y assistons en spectateurs. C'est pourquoi l'école psychanalytique a pu déclarer qu'au fond personne ne croit à sa propre mort ou, ce qui revient au même, dans son inconscient chacun est persuadé de sa propre immortalité. »
Sigmund Freud (1914 - 1918). Les films qui donnent à voir des morts-simulacres - et en particulier ceux où il y a surenchère de cadavres - signifient la mort interdite, c'està-dire son tabou.
Midi: banquet philo
14H-16H : deuxième sujet, LE CINÉMA ET LA MORT
Au cinéma la mort est plus qu'un prétexte. Outre le fait que l'on meurt dans la plupart des films, la place du spectateur et celle du mort se confondent. Dans
Vampyr de Carl Theodor Dreyer (1932) [en partie encore muet et en partie parlant], le héros (et le spectateur par son identification primaire et son identification secondaire) se trouvent dans un cercueil. C'est le dispositif que Pasolini a repris pour son premier film Accatone (1961), le définissant comme proposition-sujet du Discours Indirect Libre. « En pratique, le cinéma est comme une vie après la mort. » La mort est un élément scénaristique quasi
obligé alors qu'elle est infigurable (filmer l'agonie est un tabou) et que les morts cinématographiques sont simulées. Qu'il s'agisse de la mort d'autrui ou de la
mort de soi, qu'il s'agisse de meurtres ou de suicides, la mort cinématographique est toujours une représentation : le traitement en est allégorique ou symbolique.
16H-18H : troisième sujet, QUE NOUS APPREND LE CINÉMA SUR LA MORT ?
Il existe aussi des films que l'on peut appeler de deuil (pour les réalisateurs / réalisatrices) et/ou films pour le deuil (pour les spectateurs et spectatrices), - dans lesquels on donne à voir et à entendre ce qui en règle tacite n'était pas montré, pas même évoqué. Ce n'est pas tant de la mort qu'il est question que du mourir et du deuil, expériences intimes, hors croyances ou au degré zéro du mythe. Ces films nous préparent-ils à ce jour logique et mystérieux où la mort viendra ? Si c'est le cas, le cinéma concourt-il à apprivoiser la mort, comme on disait jadis, ou à l'éducation au Destin, comme Umberto Eco le dit de la littérature ?
Université populaire de philosophie, Toulouse.
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