Toulouse (31300) - [ Tous-publics ] - Bord de scène après la représentation : Jeudi 11 octobre
« Le livre de l'Intranquilité », un ouvrage qui aborde l'obsession contradictoire et permanente de Fernando Pessoa dans son rapport entre le « transcendant » et le « réel », le rapport entre la nécessaire présence de l'Art « ... qui soulage de la vie sans pour autant soulager de vivre » et la nécessaire monotonie de la vie quotidienne...
« Ah ! Qui me sauvera d'exister ? Ce n'est pas la mort que je veux, ni la vie, mais cet autre chose qui brille au fond de l'angoisse, comme un diamant au fond d'un puits inaccessible. »
Il y a dans cette phrase toute l'énergie qui m'a poussé à la rencontre d'un auteur dont je ne connaissais rien, sinon qu'il était « innombrable » et dont je sentais déjà qu'il était un « voyant » au sens rimbaldien du terme.
Le sort m'a jeté en premier dans les bras du « Livre de l'Intranquilité ». 600 pages d'un désespoir ardent dont chaque mot parlait à l'artiste que j'essaye de devenir, confronté en permanence à ce déchirement entre le transcendant et le réel, entre la poésie et le quotidien.
« Jamais on n'a mis autant de soin à décrire le néant chatoyant de la vie quotidienne ». À la première lecture, on est submergé par le pessimisme apparent, mais une attention plus aiguë révèle un bouillonnement, une effervescence contenus qui donnent à voir en creux, l'énergie vertigineuse de l'être, de la personne (pessoa en portugais).
Fernando Pessoa nous parle d'un monde intérieur « poétique, mouvant, musical, parcouru sans cesse de courants contradictoires », comme l'est son écriture, son style. Au cours de mes premières lectures silencieuses, j'entendais sonner cette poésie, cette musique, ces contradictions, dans ses phrases tantôt lancinantes, tantôt presque brutales. Alors les lectures suivantes, je les ai faites à haute voix. Mais il manquait encore quelque chose qui maintienne le texte à la hauteur de ses exigences.
Quand j'ai fait appel à Éric Boccalini pour construire cette « lecture musicale », il a y eu un moment de surprise, puis la batterie d'Éric est devenue très rapidement la deuxième voix de cette lecture. Le dialogue s'est instauré entre les « mots » de l'auteur et les « notes » de l'instrument, et les tempi jazzy ont conduit le déroulement de la profération. »
Alain Cornuet
Age : tout public à partir de 12 ans
Extraits de l'ouvrage « Le livre de l'Intranquilité » de Fernando Pessoa (traduction : Françoise Laye - Christian Bourgois éditeur)
Avec : Alain Cornuet (lecture) et Éric Boccalini (batteur)
Crédit photographique : Jacques Trouvé
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